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Notre histoire - LE CARMEL DECHAUSSE AU CONGO

 

UNE PAGE DE NOTRE HISTOIRE

La Délégation Saint Joseph du Congo (1979-2004)         

 

·         D'aucuns s'attendaient depuis longtemps à lire l'histoire de l'Ordre des Carmes Déchaux au Congo, à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de l'existence de la Délégation. Cette histoire est très riche d'événements ; elle implique de nombreux protagonistes, dont certains sont déjà morts. Cette histoire ne se réduit pas à quelques témoignages verbaux ni à la vérité des faits contenue dans nos archives ;elle se poursuit et ne pourra être pleinement saisie que plus tard. En ce qui nous concerne, nous vous proposons une tranche de cette histoire, une vue panoramique que pourront compléter d'autres personnes peut-être plus informées que nous. Ce dont nous sommes sûr, quelle que soit la forme, vous ne manquerez pas de découvrir comment le Carmel a pris racine et comment il progresse aujourd'hui. Votre contribution pour assurer sa survie plaira à Dieu et à son Eglise.

 

1. Nos origines           

 

·         C'est du vivant de Thérèse et de Jean de la Croix que l'Afrique a été désignée comme terre de mission pour le Carmel  Thérésien. En effet, le 5 avril 1582, la première expédition missionnaire de l'Ordre partit de Lisbonne(Portugal) en direction de l'Afrique.  L'histoire retiendra que «  nos  frères missionnaires de la première heure étaient au nombre de cinq : le P. Antoine de la Mère de Dieu , le Père Jean des Anges, le P . François de la Croix, Frère Sébastien des Anges et Frère Diego de St ; Bruno(...) Cette expédition n'est pas arrivée jusqu'en Afrique, parce que le bateau a fait naufrage et que tous nos missionnaires ont péri. La seconde expédition missionnaire qui a levé l'ancre du même port de Lisbonne en Avril 1583 n'a pas non plus  atteint son but.  Le Seigneur ne les a pas choisis comme ouvriers de sa maison(Lc10,2), ni comme semeurs sur une bonne terre,(Mc 4, 7), mais il les a voulus tels que le grain de blé qui meurt et porte beaucoup de fruit » (Jn12,24).[1]

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·          Malgré les deux échecs, une très belle page de l'histoire du Carmel Thérésien s'ouvrira pour couronner le rêve missionnaire. Ce fut le 28 Octobre 1584 que trois Carmes firent leur entrée solennelle à Mbaza Kongo, la capitale du royaume Kongo. Celui-ci s'étendait grosso modo sur trois pays : la partie septentrionale de l'actuel Angola, l'actuelle Province du Bas - Congo  (République Démocratique du Congo) et sur la partie  méridionale du Congo- Brazzaville. Il s'agit des Pères Diego du Saint Sacrement, Diego de l'Incarnation et du Frère François de Jésus.

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·         Les renseignements recueillis précisent que, durant deux années (Octobre 1584-Mars1587), nos missionnaire sont exercé leur apostolat dans la capitale et dans les provinces de Mbata, Mpangu et Nsundi. En peu de temps, on sait que les pionniers avaient réussi à s'adapter à la  situation du pays : climat, langue, mœurs, maladies et à l'apostolat missionnaire, en réalisant  parfaitement la consigne reçue de leur Provincial, le P. Gratien : «  Pour ce qui est des devoirs de l'Ordre et des prescriptions de nos Constitutions, adaptez-vous aux temps et aux lieux où vous vous trouverez en cherchant à vous consacrer au salut des âmes . »

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·         L'extraordinaire ouverture des Kongolais à l'Évangile amènera ces missionnaires à retourner en Espagne pour y chercher d'autres ouvriers apostoliques. A cause de controverses doctrinales autour de la conception de la mission du Carmel, cette admirable démarche restasans succès.

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·         « Néanmoins, il ne fait pas de doute que l'esprit missionnaire du Carmel réformé ait contribué puissamment à la fondation de la congrégation de la Propagande de la Foi en1622. L'éphémère  mission des Carmes au Royaume du Kongo (Septembre 1584-Juin1586), à travers ses succès et ses échecs, a constitué comme un catalyseur du mouvement missionnaire qui sera déclenché et animé par le Saint - Siège au moyen d'un nouvel organisme au service de la propagation de la foi qui recevrale nom  de «  Sacrée Congrégation de Propagande Fide, dont l'objectif  avait été formulé par le Carme Déchaux, Thomas de Jésus, dans son ouvrage « De Procuranda salute omnium gentium »publié à Anvers dès 1613 »[2]

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·         Si on s'arrête à cette conclusion, il y a risque de croire que l'échec a été définitif. Il n'en sera jamais question pour les fils spirituels de Thérèse de Jésus, appelés à la détermination ! La passion thérésienne pour les âmes, allumée au contact de l'histoire de l'Eglise de son temps, fut à l'origine de la première expédition missionnaire du 5 avril 1582; elle fut également à l'origine de l'élan missionnaire qui a suivi cette première expédition  en suscitant dans le Carmel Thérésien de nouvelles  expéditions missionnaires jusqu'à nous.

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·2. Un nouveau tournant de l'histoire 

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·         Le Carmel thérésien est revenu au Congo en 1934. Cette année a marqué l'arrivée des Sœurs Carmélites cloîtrées. Mais les premiers Carmes Déchaux, d'origine flamande, arriveront à leur tour le15 Avril, un samedi après Pâques 1958, à Luluabourg( actuelle ville de Kananga). Cette date est donc la date de la fondation de la Paroisse NotrePère, à Kananga (Kasaï Occidental), où se sont s'installées depuis lors les deux branches du même Carmel thérésien. Les textes relatifs à cette implantation vous seront proposés dans d'autres pages. Le 15 janvier 1966,d'après le témoignage du P. Celedonio Allende, trois premiers Carmes quittaient également l'Espagne pour Goma (Nord - Kivu) à l'Est du pays. Ils y arrivaient effectivement le 18, soit trois jours après l'embarcation[3].Issus de la Province de Castille (Espagne) , nos Confrères avaient pris en charge la pastorale de deux paroisses : Masisi et Nyakariba. Les témoins retraceront l'histoire de cet apostolat. On sait aujourd'hui que le Diocèse de Goma (Nord Kivu) ne nous a laissé que la Paroisse Notre Dame du Carmel, à Katindo.

·         En 1977, la communauté de Kananga a accueilli les deux premières vocations, Ignace Muamba et Pierre Mutanga, qui commencèrent leur noviciat en 1979. C'était déjà le début d'une ère nouvelle. On s'en rendra compte en parcourant la correspondance échangée par le P. Philippe Sainz de Baranda avec les différents acteurs œuvrant sur place au Congo.

 

Ce qu'il faut retenir d'essentiel est qu'en 1981, le Définitoire Général attribue à la Province romaine le Noviciat de Kananga érigé en 1979, pour en faire une maison de formation commune pour tout le Congo démocratique( Zaïre, à l'époque). Placée sous le Haut Patronage céleste de Notre-Dame du Mont Carmel, cette maison fut soumise directement au Définitoire( cf. C 147, deuxième partie et NA 155,première partie). Qu'il suffise de relire les lettres du P. Philippe Sainz de Baranda, pour mesurer les enjeux de cette décision.

 

Bien avant la bénédiction de la première pierre du noviciat, l'ancien Préposé général s'est adressé à tous les frères Carmes Déchaux Missionnaires au Zaïre en ces termes : « L'érection du nouveau noviciat, avec une structure adaptée pour une efficace promotion des vocations et dans de bonnes conditions pour former la première génération de Carmes Déchaux zaïrois, signifie tout d'abord l'engagement définitif du Carmel thérésien avec l'Eglise et le peuple du Zaïre. Autrement dit, cela signifie se lier pour toujours à leur destin humain et chrétien. Et cela comporte tout ce qu'implique l'acceptation et l'insertion d'un jeune dans notre vie[4]. »

N'oublions surtout pas que1979 marque la réalisation d'un vieux projet. Sebast Vanderstraeten, d'heureuse mémoire, l'a établi à la lumière de ce que contiennent sur ce sujet les archives des carmes flamands.

 « Je trouve, dit-il, dans la documentation, la description d'un couvent à construire et un devis complet fait par l'architecte Guy Sibenaler, daté du 25 avril 1960.Nos Pères ont prévu, dès le commencement, la possibilité d'ouvrir un noviciat. On prévoyait 20 cellules et tout le nécessaire pour un couvent formé. Dans la description de la mission Ntambwe qu'on avait voulu donner avant tout à nos Pères, on mentionne déjà la possibilité de fonder un noviciat et un scolasticat. Pour les années suivantes, il n'y a pas grand' chose à mentionner. Dans deux lettres, on parle de quelques candidats qui pourraient devenir novices et on discute de la formation à donner. Le Père Boniface en Belgique ne veut pas qu'on envoie les novices en Europe. Mais le Père Général  ne veut pas qu'ils soient formés dans les maisons d'études qui n'appartiennent pas à l'Ordre du Carmel... »[5]

C'est également Sebast qui précise avec affection et reconnaissance lesnoms des pionniers :« ma pensée se porte vers les deux confrères qui, en 1979, formèrent avec moi et les deux novices cette petite communauté. C'esten premier lieu le Père Marcellino Forcellini (...). Sans lui, ce jaillissement de vie carmélitaine n'en serait pas là. On doit en dire autant du Père Michel Gutierrez(...). A travers eux, je pense à tous les confrères et à toutes les consœurs des différentes Provinces carmélitaines qui, depuis 1958 jusqu'à maintenant, ont contribué et contribuent de quelque manière à la vie de ce Carmel d'Afrique ».

 

Quant au Supérieur Général, en encourageant la formation des autochtones,  il était convaincu que « Dans une nation nouvelle, une vocation du lieu même est un terrain où la grâce du charisme d'un Institut Religieux est semée afin qu'elle soit pour toujours de cette terre et fructifie en elle selon la fécondité de celle-ci. »

 

Plus loin, dans la même lettre, il écrit : « L'érection du nouveau noviciat coïncide avec le IVè centenaire de la mort de Notre Mère Sainte Thérèse et avec le IVè centenaire de la première expédition missionnaire du Carmel thérésien. A la lumière de ces commémorations historiques,(...)le nouveau noviciat apparaît comme  le plus grand monument que nous avons été capables d'ériger en l'honneur de  notre Sainte Mère et des premiers Missionnaires Carmes Déchaux en Afrique. »

 

Et lorsque le Définitoire a eu à prendre sous sa juridiction directe le noviciat, le Père écrit : « Le30 septembre 1981, le Définitoire Général a  jugé opportun de prendre sous sa juridiction immédiate le noviciat de Kananga, de le déclarer noviciat commun pour toutes les vocations qui pourront surgir au Zaïre, comme il a déterminé qu'à partir de cette date tous les Carmes Zaïrois se trouvent sous la responsabilité directe du même Définitoire. Ces décisions, qui constituent certes une certaine nouveauté dans l'histoire de l'expansion de l'Ordre, ont des objectifs précis ».

 

Sans trop tarder, en 1983, la maison de Kinshasa, le Theresianum, sera canoniquement érigée et soumise également au même Définitoire. Rappelons que la première pierre de fondationfut posée le 29 novembre 1982, la bénédiction de la chapelle et des locaux, le14 octobre 1986 et l'ouverture du Centre de spiritualité le 15 octobre 1988. Il conviendra de relire le message du Préposé Général de l'Ordre daté du 7 octobre1988, à l'occasion de l'inauguration du Theresianum pour en mesurer l'enjeu..

 

« C'est (...) sous le regard de la Santa Madre qu'est inauguré aujourd'hui, 15 octobre, en la solennité de sa fête, l'Institut de Spiritualité du Theresianum de Kinshasa. Cette inauguration, précise-t-il, marque une étape essentielle sur le chemin de l'implantation  thérésienne au Zaïre, depuis ce jour de novembre 1982 où a été posée et bénie la première pierre de cet ensemble nommé Theresianum, qui apour triple fonction d'être un scolasticat de Théologie pour les Carmes de l'Afrique francophone, un Institut de spiritualité au service de l'Eglise du Zaïre et au-delà, une Maison de retraites spirituelles qui ouvrira ses portes l'an prochain. »

 

C'est à ce moment que, pour mieux pourvoir aux objectifs de la formation et assurer l'entente, l'union et la continuité entre les deux maisons ( Kinshasa et Kananga), le P. PhilippeS ainz de Baranda, alors Préposé Général de l'Ordre, nommait un représentant personnel comme « Délégué »( cf. NA 163 et 22O). L'intérêt accordé à ces deux maisons se laisse lire à travers la lettre que le Supérieur Général adressa aux Pères et aux Frères des communautés de Kananga et Kinshasa le 13janvier 1986 : « En tant que Centres uniques de formation de nos  candidats pour toute l'Afrique francophone, disait-il, nos maisons de Kananga et de Kinshasa constituent les premiers fondements de l'expansion et de l'enracinement du Carmel Thérésien dans ce continent. C'est pourquoi l'Ordre et surtout le Définitoire attachent une très grande importance à leur développement et à leur bonne marche. Il tient à manifester toute son estime et sa reconnaissance aux Pères qui se dévouent à cet éminent service malgré des difficultés dues au climat, au manque de personnel et aux conditions matérielles de vie (constructions en cours, questions économiques...) »

Le Père  Marcelino Forcelini,  que nous appelons, avec raison « le Patriarche », fut nommé « Délégué du Général ». C'est lui qui a appliqué sur place toutes les décisions de l'Ordre. Il est véritablement à l'origine de l'histoire  de la Délégation Saint Joseph du Congo, histoire dont il est resté un des principaux acteurs.

Entre temps, le projet du philosophat de Bukavu placé sous le haut patronage de Saint Jean de la Croix prenait consistance. Ainsi, on doit attribuer au  Définitoire ces  trois réalisations : Kananga, Kinshasa et Bukavu en Circonscription« ad instar Delegationis provincialis »                   ( cf. Décret d'érection, 06/ 04/1988), soumise toujours au Définitoire de l'Ordre. La nouvelle configuration de la délégation a été donnée à l'occasion  des nominations faites par le Définitoire Général dans sa session 209.

Nous n'allons pas vous perdre dans les détails de l'évolution de l'implantation du Carmel au Congo. Espérantvous donner ces détails en d'autres occasions,   nous nous limitons à la présentation du visage actuel de notre circonscription.

La Délégation Saint Joseph du Congo compte, à ce jour, neuf maisons réparties de la manière suivante :

1) Trois paroisses, notamment : Notre Père de Kananga, Notre-Dame du Carmel à Goma - Katindo et Notre-Dame de Fatima (à Brazzaville).

2) Deux couvents ordinaires : Maison Saint  Joseph, siège de la Délégation, à Kinshasa et Chèvremont (Liège-Belgique).

3)   Trois communautés de formation : les Buissonnets (Noviciat) à Lubumbashi, le Scolasticat Saint Jean de la Croix à Bukavu (Sud-Kivu) et le
scolasticat de théologie à Kinshasa (Theresianum).

4) Cinq maisons de retraite, à savoir : le Theresianum (Kinshasa), les Buissonnets (Lubumbashi), le Mont Carmel (Kananga), la Maison Saint Jean de la Croix (Bukavu) et le Beau soleil, maison d'accueil à Brazzaville ( à ériger
prochainement).

 

Du point de vue géographique, ces maisons peuvent être classées de la manière suivante : trois maisons à l'Est (la paroisse de Goma, le scolasticat et la maison de prière) ; deux se situent au Sud-Est : le noviciat et la maison de retraite à Lubumbashi, tandis qu'à l'Ouest, nous comptons le Theresianum de Kinshasa (scolasticat et maison de retraite) et la maison Saint Joseph, sans oublier Notre Père et le
Mont-Carmel qui se situent au centre du Pays, à Kananga. En face de Kinshasa, à Brazzaville, il y a le Beau soleil et la Paroisse Notre-Dame de Fatima.

          Il est facile de deviner qu'étant donné l'immensité de la Délégation, les maisons sont éloignées les unes des autres, ce qui rend difficile leur ravitaillement.

 

3. Les confrères

 

Notre circonscription compte aujourd'hui 72 confrères répartis de la manière suivante : 39 profès solennels actifs, 36 frères en formation (dont 22 postulants, étudiants en philosophie, 3 jeunes profès en stage, 4 novices canoniques et 7 étudiants en théologie).

Neuf confrères viennent d'autres provinces : 1 à Kananga, 1 à Bukavu, 1 en Espagne et 6 à Chèvremont (Belgique).

 

4. Les défis de l'heure et les perspectives d'avenir

 

La mission qui nous vient de notre vocation dans l'Eglise a été soulignée plusieurs fois par le Pape Jean Paul II : être « dans le monde de ce temps, des guides et des maîtres pour les hommes qui ont soif d'être en communion avec Dieu et de faire
l'expérience de Dieu. » ( Lettre d'ouverture du Centenaire , 14 octobre 1981)

 

« Quant aux Carmes Déchaux, disait-il, que Thérèse voulait « ermites contemplatifs » (Lettre au Père Mariano, 121.10.1576) et « hommes du ciel » (Lettre au Père Gratien, 21.10.1576), elle les poussa si bien vers l'apostolat qu'elle les voyait aider les sœurs à marcher dans l'observance de la même Règle qu'eux( cf. Fondations, 2,5- 10,14), annoncer l'Évangile aux pauvres et aux petits ( cf. ibid., 14, 8), et faire preuve de leur efficacité pour la théologie et pour la mission. Pour cette raison, elle voulut qu'il y eût parmi eux « des maîtres et des professeurs », car elle savait parfaitement qu'un homme docte ne se trompe jamais dans la direction des âmes( cf. Vie, 5,3) ; elle était bien persuadée que pour avancer dans la voie de l'oraison, le mieux de tout était une vraie science unie à l'humilité. Sainte Thérèse vit cela réalisé chez son premier fils spirituel, saint Jean de la Croix, qui fut un maître dans l'enseignement  des voies de Dieu. Il fut le premier à établir la Réforme du Carmel dans le monastère de Duruelo. A son exemple, il faut que les Carmes Déchaux soient, dans le monde de ce temps, des guides et des maîtres pour les hommes qui ont soif d'être en communion avec Dieu et de faire l'expérience de Dieu. C'est la mission qui leur vient de leur vocation. [6]».

Ces paroles furent renforcées dans la lettre du 14 Décembre 1990, à l'occasion du centenaire de saint Jean de la Croix : « Vous rendez certainement un précieux service à l'Eglise par la sollicitude et le soin avec lesquels vous veillez à présenter les écrits et à diffuser le message de votre Père et Docteur de l'Eglise, sollicitude et soin qui se marquent  dans les efforts que vous faites pour faciliter la
compréhension de sa doctrine grâce à des études solides et à des méthodes pédagogiques pour une première lecture et l'application pratique de ses enseignements. Mais sans aucun doute, la réponse du Carmel Thérésien à sa vocation doit aller bien au-delà : vous devez donner le témoignage fécond d'une riche expérience de vie personnelle et communautaire. Chaque Carme Déchaux, chaque communauté, l'Ordre tout entier, sont appelés à incarner les traits qui resplendissent dans la vie et les écrits de celui qui est comme « l'image vivante du Carme Déchaux » : l'austérité, l'intimité avec Dieu, la prière intense, la fraternité évangélique, le progrès de l'oraison et de la perfection chrétienne, grâce à l'enseignement doctrinal et à la direction spirituelle qui sont votre apostolat spécifique dans l'Eglise. »[7]

Vingt cinq ans, c'est l'âge adulte. Nous ne prétendons pas être parvenus à cet âge. L'instabilité sociopolitique a exercé une influence négative sur l'évolution de notre circonscription. Les forces ont été dispersées et il y a des difficultés à constituer des communautés stables. Certains de nos confrères ont dû quitter le pays, laissant à d'autres de lourdes tâches qui auraient pu être assumées par deux ou trois personnes. Chez certains membres, on peut noter sur le plan doctrinal et spirituel des lacunes  qui mériteraient  d'être corrigées grâce à un recyclage supplémentaire. Ces lacunes compromettent parfois nos tâches pastorales. La Délégation a besoin d'un personnel dynamique et bien formé dans plusieurs domaines pour assurer sa survie. Plusieurs projets sont mis en œuvre pour remédier  à toutes les  carences du moment.  Comme l'a dit le Préposé Général, le Père Philippe Sainz de Baranda: « Pour maintenir un dynamisme indispensable à toute œuvre vivante, il importe de nourrir et d'entretenir une confiance mesurée  dans la validité de l'œuvre entreprise et dans celle des fruits qu'on est en droit d'en attendre avec la grâce de Dieu. Cet optimisme évangélique repose sur la valeur universelle et permanente du message thérésien, sur la confiance dans les aptitudes naturelles et surnaturelles des Africains  à assimiler l'idéal carmélitain et repose

aussi sur les besoins spirituels de l'Afrique... » ( cf. Philippe Sainz de Baranda, Lettre aux communautés de Kananga et Kinshasa, le 13 janvier 1986).

 

Conscients de leurs limites, les membres de la Délégation Saint Joseph du Congo sont déterminés à faire mieux là où il y a eu échec. Ils ne sont pas pessimistes. La collaboration de chacun à l'affermissement des structures de formation et d'apostolat est attendue de tous ceux et celles qui aiment l'Eglise et le Carmel. Dieu récompensera les semeurs du bon grain.......

           

 P. Sylvain MUTOKE, O.C.D.

                                     Kinshasa


 

[1] Philippe Sainz de Baranda, lettre du 5avril
1982, tous les missionnaires, dans Acta ordinis Carmelitanum Discalceatorum,
1982, p.149

[2] François
BONTINCK, (C.I.C .M).  Les Carmes Déchaux au Royaume de Kongo
(1584-1587) dans Zaïre - Afrique, n°262, Février 1992, p.123 .

 

[3] CELEDONIO, Les
Carmes au Zaïre : 2è partie : Goma dans Carmel Afrique,
n°1, p. 24-25

[4] cfr. Acta
Ordinis, Anno 27, 1982, p. 138

·         [5] P. SEBAST,Les Carmes à Kananga. Première période : Les Carmes Belges( 1958-1968)dans CARMEL AFRIQUE, n° 1, 1985, p. 19.( Lettre du 10 janvier 1963, du PèreVenantius au P. Hyacinthe, Provincial; Lettre du P. Hyacinthe au P. Venantius.En Novembre 1964, il y eut encore la visite du Provincial Bernardinus Vulsteke...

[6] 
JEAN-PAUL II, Lettre d'ouverture du IV è Centenaire de la mort de Ste Thérèse
d'Avila.

[7] JEAN PAUL
II, Maître dans la foi. Lettre apostolique à l'occasion du IVè Centenaire de la
mort de saint Jean de la Croix, Docteur de l'Eglise, 14 Décembre 1990. Paris,
éd. Pierre Téqui, 1991.

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