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Lectio Divina - LE CARMEL DECHAUSSE AU CONGO

LA VIE FRATERNELLE, UNE ECOLE DE DIALOGUE

RECOLLECTION DU 18 NOVEMBRE 2018

 

La recollection mensuelle de ce 18 novembre 2018, 33e dimanche des temps ordinaires, année liturgique B, au centre de spiritualité Theresianum de Kinshasa a été prêchée par le Révérend Père Fréderic KABANGA, Carme Déchaux sous le thème : « la vie fraternelle, une école de dialogue ». Au fait, ce thème s’est inscrit dans le cadre de celui annuel qui est « vie fraternelle en communauté ».

 

Avant d’aborder son sujet du jour, le père Fréderic a commencé son exposé par un triste et malheureux constat tiré du rapport de la congrégation pour la vie consacrée, document selon lequel, au moins 3000 consacrés, à travers le monde, abandonnent ou quittent volontiers, chaque année, cette vie. Constat fait sur les années 2008 à 2012.

 

Il s’est posé la question de savoir comment et pourquoi quelqu’un qui, au départ, admirait la vie consacrée, avec des bonnes motivations pour son engagement vocationnel, parvient-il a s’en dégouter, à ne plus trouver le spirituel et le fraternel qui l’attirait avant ? Arriver à préférer une vie à celle que l’on a admirée, presque toute son enfance ou sa jeunesse, n’est-ce pas là une déception ? Ils abandonnent parce qu’ils ont trouvé mieux ailleurs, ou parce qu’on leur a demandé de le faire suite à quelques difficultés. Quelles en sont les principales causes?

 

Pour justifier ces malheureuses sorties, le Père Fréderic a relevé deux motifs qui semblent majeurs et globaux et qui englobent, au sein d’eux-mêmes, des motifs que l’on peut appeler mineurs. Ces deux causes de la déchéance de la vie religieuse sont donc :

 

a) Une absence de vie spirituelle

 

Ici, le père a évoqué des faits tels que : pas de prière personnelle pour certains consacrés, pas de prière communautaire, pas ou négligence de certains sacrements, abandon de la liturgie des heures qui, parfois n’est restée que pour des maisons de formation… Plus on s’habitue au sacré, plus on le bafoue !

 

b) Une crise de l’autorité

 

Pour faire comprendre la crise de l’autorité, le père a énuméré des éléments divers de la réalité de notre monde aujourd’hui tels que : un manque de dialogue, un 2 malentendu, pas de communication authentique, des problèmes à caractère affectif (ces derniers avec toutes leurs tendances et implications).

 

Après cette introduction, la prédication du père Fréderic a été subdivisée en deux grandes parties qui sont premièrement, le dialogue à travers la bible et deuxièmement, la vie fraternelle, une école de dialogue.

 

1. Le dialogue à travers la Bible

 

Dans ce premier point, le père Fréderic s’est basé plus sur le texte d’Exode les chapitres 3 et 4. Dans ces deux chapitres, il a montré comment Dieu, lui qui est créateur parvient à discuter avec Moïse, une de ses créatures. Malgré sa majesté suprême, Dieu explique à son peuple, à travers Moïse, le pourquoi et le comment de la loi. Or, comme créateur, Dieu pouvait bien s’imposer. C’est le premier élément qui nous est enseigné ici : l’humilité entre nous, frères égaux.

 

Mais, il y a aussi l’attitude de Moïse qui n’est pas du tout à négligé. Une attitude d’écoute et d’obéissance qui doit caractériser tout homme religieux et consacré. Que chacun enlève, à l’exemple de Moïse, simplement ses chaussures et dise à Dieu « me voici ». Car « Dieu attend l’homme au fond de sa conscience pour décider avec lui »[1]. Donc, entre la liberté de l’homme et la volonté de Dieu, se noue un dialogue permanent.

 

2. La vie fraternelle, une école de dialogue

 

Dans cette deuxième partie de son exposé, le père Fréderic, partant de l’étymologie grecque du mot dialogue, a fait remarquer qu’il faut bien distinguer « dialogue » de dispute, de discussion ou de débat qui, après mènent jusqu’à des divisions.

Le débat ou la discussion veut savoir qui a raison et qui a tord, qui sait argumenter et qui ne le peut pas. Ou alors, tout le monde parle à la fois pour tirer le drap de son côté et gagne qui pourra. Tandis que dans un dialogue, il y a deux parties qui sont l’une après l’autre, émettrice et réceptrice. Deux parties qui pourront chacune faire des concessions par rapport à leur positions, pas de gagnant ni de perdant. Chacun bénéficie de l’autre.

Notons que ce deuxième point de son exposé, le père Fréderic l’a rendu en deux points :

 

a) Communiquer pour croître ensemble

 

Au cours de ce point, le père a insisté sur le fait que la communication nous aide ou aide les membres de la communauté à se développer, à évoluer ensemble. Puisque lorsqu’on communique, c’est le bien commun qui est mis en évidence et chacun y met sa main pour un bien (bonheur) commun.

 

Pour bien communiquer, il faut bien se reconnaître et se connaître mutuellement. D’où la question de Moïse à Dieu « Qui suis-je pour aller trouver le Pharaon et pour faire sortir d’Egypte les Israélites ? »[2]. Il y a là une question d’identité. Donc, pour une bonne vie communautaire, il est nécessaire de se connaitre soi-même et ses limites, et aussi pour se connaitre mutuellement, il faut largement et profondément communiquer. Et tout cela implique l’amour en ne négligeant pas aussi une correction fraternelle pour construire.

 

b) La construction de la fraternité

 

Dans ce deuxième petit point pour le père Fréderic, la base de cette construction se trouve dans la Bible ; inutile donc de la chercher ailleurs. Ici, le père est parti de cette recommandation de l’apôtre : « portez les fardeaux les uns des autres, vous accomplirez ainsi la loi du Christ »[3]. Donc, le commandement de l’amour mutuel doit caractériser les membres d’une communauté dans toutes ses dimensions.

Pour vivre en frère, il faut parcourir un vrai chemin de libération intérieure ; aussi, l’idéal communautaire ne doit pas oublier que la communauté, fondée sur le Christ, est entre des mains humaines avec toutes leurs faiblesses et fragilité.

 

c) L’autorité au service de la fraternité

 

Le père a ouvert ce point avec cette note : « les leaders forts sont des personnes ayant une grande capacité d’écoute »[4]. Ainsi, la fraternité n’est pas le fruit du seul effort  humain, mais aussi et surtout un don divin. D’où l’estime et l’égard envers ceux qui dirigent sont nécessaires[5].

 

Au final de ce point, le père a donné trois principaux aspects de l’autorité qui sont : être spirituel, réaliser l’unité et savoir prendre des décisions finales.

En conclusion, le père a invité l’assemblé à une bonne vie fraternelle en ces termes : « l’Eucharistie doit trouver sa place dans la communauté. Elle qui est la source et le sommet de toute vie chrétienne. C’est par elle que doit commencer et culminer l’éducation à une vie consacrée ».

 

Commencée à 8 h 30’ avec la prière des Laudes, la recollection a pris fin à 13 h 30 avec la célébration eucharistique du 33e dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B.

 

Frère Christian Banza, ocd.

 

[1] Gaudium et Spes, n° 14

[2] Exode 3, 11

[3] Galates 6,2

[4] P. Augustin KALUBI, sj, Vision et leadership d’Ignace de Loyola.

[5] 1Tiimothée 5, 12-13

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